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Afrique : Explosion des créateurs de contenu en ligne

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L'Afrique connaît une croissance spectaculaire du secteur numérique. Elle représente désormais plus de 17 % des internautes mondiaux, et la pénétration d'Internet est en constante augmentation.
Afrique : Explosion des créateurs de contenu en ligne
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Un marché en plein essor

Cette accélération a entraîné une augmentation significative de la consommation de contenu numérique, mettant en lumière le vivier de créateurs africains talentueux et innovants.

Selon une étude récente, le marché des créateurs de contenu en Afrique était évalué à 5,10 milliards de dollars en mars 2025. Il devrait atteindre près de 30 milliards de dollars d’ici 2032, avec un taux de croissance annuel composé de 28,7 %. Cette croissance reflète l’intérêt croissant pour la création de contenu, qui devient une occupation à temps plein pour de nombreux Africains.

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Les créateurs africains exploitent leur créativité pour créer des contenus captivants, souvent localisés et adaptés aux réalités du continent. La pandémie de COVID-19 a particulièrement amplifié cette tendance : confinés chez eux, nombre d’entre eux ont trouvé des opportunités de croissance rapide sur des plateformes comme TikTok, Instagram et YouTube. Ce phénomène a permis à de nombreux talents d’acquérir une reconnaissance et de monétiser leur travail.

Défis et réalités du travail

Être créateur de contenu ne se résume pas à filmer et publier. La réalité est bien plus complexe : cela exige de maîtriser la photographie, le montage vidéo, l’écriture, la gestion des réseaux sociaux, le référencement et l’analyse des tendances. Sans équipe de direction, chaque créateur doit souvent gérer seul tous ces aspects. Selon un rapport de TMCon, 43 % des créateurs africains sont en activité depuis un à trois ans et comptent moins de 10 000 abonnés.

La réussite prend du temps : identifier les tendances, déterminer le meilleur moment pour publier, optimiser le contenu pour chaque plateforme… tout cela nécessite une stratégie cohérente.

Monétisation encore limitée

Bien que le potentiel de revenus soit indéniable, la plupart des créateurs africains gagnent encore peu : 54 % gagnent moins de 62 dollars par mois. Seuls quelques-uns parviennent à subvenir à leurs besoins, notamment grâce au contenu sponsorisé ou à la publicité.

YouTube reste la plateforme la plus rentable, certains créateurs gagnant jusqu’à plusieurs milliers de dollars par mois. Par exemple, Kwadwo Sheldon, un YouTubeur ghanéen, affirme gagner en moyenne 10 000 dollars par mois. Cependant, en raison du coût pour mille vues (CPM) plus faible en Afrique, les revenus sont généralement inférieurs à ceux de pays comme les États-Unis.

Les géants de la technologie comme Meta, Google, TikTok (ByteDance), Snapchat et Spotify dominent le marché africain. Facebook reste la plateforme la plus populaire, avec près de 75 % des utilisateurs actifs, suivi d’Instagram et de YouTube.

De plus, de nombreuses plateformes locales comme Boomplay et Mdundo complètent cet écosystème. La forte pénétration des réseaux sociaux, notamment en Afrique du Nord (57,4 %) et en Afrique du Sud (52,7 %), favorise l’émergence de nombreux créateurs.

Pourquoi la création de contenu est-elle si attractive en Afrique ?

L’Afrique possède la population la plus jeune du monde : plus de 60 % ont moins de 25 ans. Avec 385 millions d’utilisateurs actifs des réseaux sociaux et un taux d’adoption de 27,7 %, la région représente un marché en pleine croissance pour la production de contenu. Les jeunes, en particulier ceux âgés de 18 à 24 ans et de 25 à 34 ans, sont férus de technologie et recherchent de nouvelles opportunités de carrière dans la création de contenu, notamment dans un contexte de chômage élevé.

Des outils comme Capcut, Canva et les smartphones, combinés à la forte adoption des appareils mobiles, favorisent cette dynamique.

La transformation des créateurs en entrepreneurs

De plus en plus, les créateurs africains ne se limitent pas à la production de contenu de divertissement. Nombre d’entre eux se lancent dans l’entrepreneuriat, fondent des startups, des marques ou des projets innovants. Par exemple, l’humoriste kenyan Crazy Kennar a fondé une société de production et une académie numérique, et le Nigérian Aproko Doctor a lancé une plateforme de télémédecine.

Les créateurs africains redéfinissent le paysage professionnel en alliant influence, entrepreneuriat et innovation. Bien que le marché soit encore jeune et faire face à des obstacles comme la saturation, les défis de monétisation ou des changements des législations.

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