CEDEAO : Suspension immédiate des sanctions contre le Mali et la Guinée
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Une vision de paix et de sécurité
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a tenu samedi un sommet extraordinaire à Abuja, dont le but était de discuter de « la politique, de la paix et de la sécurité en République du Niger » et des « derniers développements dans la région. »
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Ces décisions marquent un pas vers un assouplissement régional de la part de ces régimes militaires.
En septembre 2022, l’Organisation ouest-africaine a décidé d’imposer des « sanctions progressives » à la Guinée, dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé. La mesure a interrompu l’aide financière et les transactions des institutions financières de la CEDEAO et a gelé les avoirs des membres de la junte et du gouvernement. D’ici là, il est également interdit à ces personnes de voyager.
Une action humanitaire
La nouvelle levée des sanctions inquiète le Mali, alors que le Niger en a déjà bénéficié. Des « restrictions au recrutement des citoyens maliens à des postes au sein de leurs institutions » sont entrées en vigueur.
Touré a déclaré aux médias que la levée des sanctions contre le Niger était « purement humanitaire » et visait à atténuer la douleur causée par la situation. Toutefois, « des sanctions ciblées et des sanctions politiques restent en vigueur », a-t-il mentionné.
L’actuel président de la CEDEAO, le président nigérian Bola Tinubu a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture du sommet : « Les décisions prises lors de cette réunion visent à sauvegarder les principes démocratiques et à promouvoir le bien-être social et économique des citoyens ». Donc, la CEDEAO doit « réexaminer son approche actuelle en matière de recherche de l’ordre constitutionnel dans les États membres. » M. Tinubu a également invité les pays sahéliens à « reconsidérer leur décision et à ne pas considérer notre organisation comme un ennemi ».
Les causes d’une désunion
Cette semaine, Yakub Gowon, l’un des fondateurs de la CEDEAO, a exhorté les dirigeants régionaux à lever les sanctions, soulignant que l’organisation était « plus qu’une simple alliance de pays ».
L’analyste du Moyen-Orient et de l’Afrique à proximité de l’Economist Intelligence Unit, Karim Manuel explique que les sanctions contre le Niger et la menace d’une intervention militaire pour renverser le coup d’État sont des déclencheurs possibles du « résultat inévitable » du retrait des trois pays de la CEDEAO.
Il rajoute, qu’à l’annonce de leur retrait « la région de l’Afrique de l’Ouest sera de plus en plus fragmentée et divisée et la nouvelle alliance entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger fragmente le bloc ouest-africain et reflète un axe d’opposition aux structures traditionnelles qui ont soutenu la région pendant des décennies. »
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