Togo : L’opposition monte au front et exige la démission de Faure Gnassingbé
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Arrestations et violences après les manifestations
Les protestations organisées en fin de semaine dernière, malgré l’interdiction officielle des rassemblements publics depuis 2022, ont conduit à l’arrestation de près de 80 personnes. Si une quarantaine d’entre elles ont été libérées lundi soir, 25 restent toujours détenues, selon un collectif de défense des droits humains.
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Aimé Adi, directeur d’Amnesty International au Togo, affirme que plusieurs manifestants auraient été battus au moment de leur arrestation. Ces actes sont dénoncés par les ONG et les mouvements citoyens, qui réclament la libération immédiate des personnes encore incarcérées.
Une réforme institutionnelle vivement contestée
Au cœur de la colère : la récente prestation de serment de Faure Gnassingbé comme président du Conseil des ministres, un poste sans limite de mandat, auquel il peut être réélu indéfiniment par le Parlement. Pour l’opposition, cette évolution équivaut à un « coup d’État constitutionnel » qui conforte encore davantage un pouvoir déjà fortement centralisé.
Faure Gnassingbé, en poste depuis 2005 après la mort de son père Gnassingbé Eyadéma, est ainsi accusé de chercher à verrouiller le pouvoir, au mépris de la volonté populaire et dans un contexte régional déjà fragile, marqué par une succession de coups d’État en Afrique de l’Ouest.
« Touche pas à ma Constitution » : une mobilisation inédite
La coalition de partis et d’associations baptisée « Touche pas à ma Constitution » réclame une transition politique :
« Après 20 ans de règne sans partage, Faure Gnassingbé n’a plus rien à offrir au peuple togolais« , clame-t-elle.
Face à cette contestation, le procureur Talaka Mawama a justifié les arrestations, qualifiant les manifestations de tentative de « révolte contre les institutions de la République ».
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