Kenya : Deux jeunes Belges condamnés pour trafic illégal de fourmis
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L’affaire met en lumière un phénomène émergent : le trafic d’espèces sauvages peu connues, comme les insectes, destiné aux marchés européens et asiatiques.
Une arrestation dans une zone protégée
Lornoy David et Seppe Lodewijckx, tous deux âgés de 19 ans, ont été interpellés le 5 avril dans une maison d’hôtes du comté de Nakuru, région abritant plusieurs parcs nationaux protégés. Ils ont été formellement inculpés le 15 avril.
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Selon les autorités kényanes, les jeunes hommes collectaient illégalement des fourmis messor cephalotes, une espèce de fourmi moissonneuse rouge, rare et endémique d’Afrique de l’Est.
Une défense jugée peu crédible
Devant le tribunal, les deux adolescents ont affirmé qu’ils ramassaient les fourmis comme un passe-temps, sans en connaître la valeur ni l’illégalité de l’acte.
Mais la magistrate Njeri Thuku, siégeant au tribunal du principal aéroport du pays, a rejeté cet argument :
« L’espèce collectée est précieuse. Et ils en avaient des milliers, pas juste quelques-unes », a-t-elle déclaré.
Une peine minimale obligatoire
L’avocate des accusés, Halima Nyakinyua, a déclaré que la peine était « juste » et a précisé que ses clients n’allaient pas faire appel :
« Lorsque les lois prescrivent un montant minimum spécifique, le tribunal ne peut pas aller en deçà. Ainsi, même si nous allions devant la cour d’appel, le tribunal n’irait pas jusqu’à réviser cette décision. »
Dans un communiqué, le Kenya Wildlife Service (KWS) a dénoncé ce type de trafic :
« L’exportation illégale de fourmis ne porte pas seulement atteinte aux droits souverains du Kenya sur sa biodiversité, mais prive aussi les communautés locales et les instituts de recherche de bénéfices écologiques et économiques potentiels. »
Une filière internationale en cours d’émergence
Dans une affaire liée, deux autres hommes ont été condamnés à la même peine pour avoir tenté d’exporter 400 fourmis.
Le Vietnamien Duh Hung Nguyen a admis avoir été envoyé chercher des fourmis. À son arrivée au Kenya, il a rencontré son contact kényan, Dennis Ng’ang’a, avec qui il a voyagé pour acheter les insectes à des vendeurs locaux.
Ng’ang’a s’est défendu en expliquant qu’il ignorait que l’exportation était illégale, affirmant que les fourmis sont vendues et consommées localement.
Les experts mettent en garde contre un trafic discret mais croissant
Ces dernières semaines, des biologistes kényans alertent sur l’essor d’un nouveau type de braconnage, ciblant des espèces sauvages moins connues, comme les insectes, prisés pour leur rareté ou leur intérêt scientifique.
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