Bénin : Arrestation d’un ancien ministre et proche collaborateur de Talon pour « tentative de coup d’Etat »
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Complices politiques
Les premières constatations issues des investigations en cours consistent en des billets de banque méticuleusement rangés. Au total, 1,5 milliard de FCFA, dissimulés dans des cartables, ont été remis, ainsi qu’un véhicule, au commandant de la garde présidentielle du Bénin.
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Ce transfert présumé a été exécuté sous la direction d’Oswald Homéky, l’ancien ministre des Sports, qui aurait agi sur instruction d’Olivier Boko, une personnalité économique de premier plan et proche collaborateur du président Patrice Talon. Les autorités judiciaires béninoises affirment qu’Oswald Homéky, Olivier Boko et le commandant de la garde républicaine, Djimon Dieudonné Tévoédjrè, ont conspiré pour exécuter un coup d’Etat le 27 septembre 2024.
En réponse à ces allégations, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin a ouvert une enquête visant à découvrir d’éventuels complices et à clarifier la portée de cette entreprise de déstabilisation du régime en place.
La justice se questionne
Elonm Mario Metonou, Procureur spécial de la CRIET, explique « Dès le 06 août 2024, les intéressés ont ouvert un compte bancaire dans les livres de NSIA Banque Côte d’Ivoire au profit du commandant de la Garde Républicaine. La preuve de l’ouverture a été transmise au bénéficiaire avec un solde initial de cent cinq millions FCFA. »
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De nombreux Béninois se demandent si la tentative présumée d’Olivier Boko de compromettre la sécurité de l’État n’est pas motivée par son ambition de réussir en 2026. L’analyste politique, Péguy Ludovic Dagba pose la question : « Cette question taraude l’esprit de plusieurs Béninois. Qu’est-ce qui a pu se passer entre ces deux hommes véritablement complices à aujourd’hui se détester à ce point alors qu’ils ont toujours été ensemble »
NON coupable
Mercredi, les avocats d’Olivier Boko ont tenu une conférence de presse pour exiger la libération rapide de leur client, appréhendé aux premières heures de mardi. Ils ont dénoncé ce qu’ils ont décrit comme une « chasse aux sorcières » et ont qualifié les mesures prises à son encontre de « violation flagrante » des principes essentiels de la procédure pénale.
Parallèlement, le mouvement Objectif Bénin 2026 a exprimé sa position en dénonçant ce qu’il perçoit comme un harcèlement politique dirigé contre des individus dont la seule transgression semble être l’expression de leurs aspirations à l’élection présidentielle de 2026. Le mouvement a appelé à la libération de l’homme d’affaires et a souligné la nécessité de préserver la liberté d’expression tout en garantissant la sécurité des individus dans ce contexte politique chargé.
Le silence suspect de Talon
A l’heure actuelle, Patrice Talon n’a pas désigné de successeur politique, bien que la fin de son second mandat soit prévue pour 2026. L’annonce de ce coup d’État a accru les tensions politiques au sein du pays, provoquant des réactions vigoureuses et déclenchant des discussions sur la trajectoire future du paysage politique au Bénin.
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