France : Marine Le Pen condamnée à 4 ans de prison et interdite de compétition pendant 5 ans
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Mort politique
Marine Le Pen et 24 autres responsables du rassemblement national ont été reconnus coupables d’avoir enfreint les règles de l’UE entre 2004 et 2016 en utilisant des fonds destinés aux assistants parlementaires européens pour payer les collaborateurs des partis.
Le prévenu a nié les faits. L’ancienne présidente, infirmière diplômée, a en conséquence été exclue de la course à la présidentielle de 2027, une situation qu’elle a déjà qualifiée de « mort politique ».
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Une vision politique
Le Conseil constitutionnel a statué vendredi dans une affaire distincte que les sanctions immédiates étaient constitutionnelles. Mme Le Pen risque jusqu’à dix ans de prison. Le verdict peut faire l’objet d’un appel, ce qui entraînerait un nouveau procès.
Le Pen, 56 ans, est arrivée deuxième derrière le président Emmanuel Macron aux élections présidentielles de 2017 et 2022 et a vu le soutien électoral de son parti augmenter ces dernières années.
Au cours d’un procès de neuf semaines fin 2024, elle a fait valoir que sa disqualification « me disqualifierait en tant que candidate à l’élection présidentielle » et priverait ses partisans du droit de vote. « Onze millions de personnes ont voté pour le mouvement que je représente. Ainsi, demain, des millions de Français pourraient perdre leur candidat aux élections« , a-t-elle déclaré devant le jury composé de trois juges.
Une affaire de détournement
Si Mme Le Pen ne peut pas se présenter en 2027, son successeur naturel est Jordan Bardella, son protégé de 29 ans, qui prendra la tête du parti en 2021. Mme Le Pen a contesté les accusations l’impliquant dans la mise en place d’un « système » visant à détourner des fonds du Parlement européen au profit de son parti, qu’elle a dirigé entre 2011 et 2021.
Elle a au contraire affirmé qu’il était légitime d’adapter les missions des assistants parlementaires, rémunérés par le Parlement européen, aux besoins des élus, y compris pour certaines tâches à forte dimension politique liées au parti, alors nommé Front national.
Le Pen déclare « non coupable »
Lors de son audition, Mme Le Pen a déclaré devant le tribunal : « Je n’ai absolument pas le sentiment d’avoir commis la moindre irrégularité, ni d’avoir entrepris quoi que ce soit d’illégal. » Les audiences ont révélé qu’une partie des fonds européens avait servi à rémunérer le garde du corps de Mme Le Pen — également ancien garde du corps de son père — ainsi que son assistante personnelle.
Le parquet a requis une peine de deux ans de prison ainsi qu’une inéligibilité de cinq ans. Mme Le Pen a affirmé de son côté que les procureurs cherchaient avant tout à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle.
Mme Le Pen a déclaré qu’elle pensait qu’ils étaient « uniquement intéressés » par le fait de l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle.
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